Histoire du Silo n.5

À la fin du 19e siècle, Montréal a connu une période de révolution industrielle. À cette époque, le Port de Montréal était l’un des plus grands ports en Amérique. Cette période a été marquée par la construction de plusieurs élévateurs à grains aux abords du Fleuve Saint-Laurent. Ces élévateurs étaient destinés à l'entreposage de céréales et au commerce extérieur, notamment l’exportation de blé. Situé dans le Vieux-Montréal, sur le Quai de la Pointe du Moulin à Vente, en face du Café des Éclusiers. Cet élévateur compte au total 206 silos et est divisé en trois structures. Le bâtiment mesure presque 500 mètres de longueur et, à son sommet le plus élevé, atteint une hauteur de 66.4 mètres. Qui plus est, le Silo no.5 a une largeur de 50 pieds et il occupe une superficie de 4.2 hectares.

La construction de l’élévateur à grain no.5 – communément appelé Silo no.5 – a débuté en 1903, avec l’édification de l’élévateur B. Il a métamorphosé le Port de Montréal, faisant de la ville un des premiers exportateurs de grain au monde. Le Silo no.5 a été la plaque tournante du développement industriel du Port. 

Le Silo no.5 a été agrandi et rénové en 1906, 1914, 1924 et 1959, lui rajoutant les annexes 1 et 2 et 2 élévateurs de grain (4 au total) afin de répondre à la demande croissante en entreposage et en manutention du grain. Ainsi, il traduit l’évolution des profils architecturaux, des techniques et des matériaux, ayant été modifié à des dizaines d’années d’intervalles. «Il offre une chronologie historique visuelle, où le béton armé succède à l’acier et où la forme des silos passe du quadrangulaire au cylindrique puis à l’ondulé. » Bref, le Silo raconte l’histoire industrielle de Montréal.


Ce monument a contribué de façon marquée aux activités céréalières du Port de Montréal et sa période glorieuse s’est produite dans les années 30. À ce moment, il pouvait contenir jusqu’à « […] 5 millions de boisseaux de grains, soit l’équivalent du contenu de 30 piscines olympiques ou permettant de produire 230 millions de miches de pain ». Ainsi, le Silo no.5 a servi activement le Port de Montréal de 1906 à 1980, soit jusqu’au moment de la décroissance de son taux d’utilisation, et ce, simultanément à la perte de la position prépondérante du Port de Montréal dans le secteur de l’exportation céréalière. Ainsi, pour les dix années suivantes, le Port se limitait à une clientèle de minoteries locales, qui représentait un faible pourcentage auparavant. [1] Puis, la province de Québec devint un producteur autosuffisant de grains (orge, maïs, avoine) ce qui élimina la nécessité d’importation et d’entreposage des céréales. En 1991, le Silo no.5 était partiellement fermé et seul l’élévateur B-1 était encore en fonction. Les activités du Silo ne rapportant plus assez pour couvrir les dépenses, ses opérations cessèrent définitivement en 1995.

Depuis sa fermeture, l’état du Silo no.5 s’est considérablement dégradé. Le bâtiment a récemment été classé comme patrimoine historique par le gouvernement du Canada, faisant en sorte qu’il est interdit d’ordonner sa destruction. En 2010, le Silo no.5 a été racheté par la Société immobilière du Canada (SI), laquelle n’a toujours pas soumis d’idées pour le réaménagement du bâtiment.


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[1] Ogilvie, de Robin Hood Multifoods, de Rozon et de Canada Maltage Compagnie


Source:pointedumoulin.ca