Québec: une région en mode solutions

Un exemple concret d'innovation ouverte au Québec.



Québec : une région en mode Solutions est un événement organisé par le Regroupement pour l’innovation et le développement technologique de Québec (IDTEQ) et le Conseil de l’innovation de Québec, qui a eu lieu le 14 décembre 2010 et qui se présente comme l’une des premières initiatives dans la province en matière d’innovation ouverte. Cet événement s’inscrit dans un projet de l’IDTEQ d’améliorer le potentiel innovateur de la région, par l’entremise de l’innovation ouverte. 


Qu’est-ce que l’IDTEQ :

  • L’IDTEQ est un regroupement composé de : 
  • L’Institution nationale d’optique (INO) 
  • L’Institut de recherche et développement en agroenvironnement (IRDA) 
  • COREM 
  • FPInnovations 
  • Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ) 
  • Parc technologique du Québec métropolitain 
  • SOVAR

Mise en contexte :
Le 17 et 18 mars 2010, deux journées de travail ont réuni l’IDTEQ, des chercheurs et autres intervenants de la région, destinées à l’étude des diverses possibilités et opportunités présentées par l’innovation ouverte. Les participants de cet atelier sont parvenus à ces constats :   

  • L’innovation ouverte est un complément aux méthodes actuelles d’innovation et pourrait combler certains manques à ce niveau. 
  • Le Québec et le Canada sont en retard au niveau de l’innovation ouverte. 
  • L’innovation ouverte pourrait permettre de donner un rayonnement international au Québec. 
  • Un grand nombre d’entreprises et de centres de recherches au Québec ont manifesté leur intérêt face à cette méthode.

Étant donné que le Québec ne peut pas être en mesure d’égaler ses gros concurrents, comme les États-Unis et la Chine, il doit miser entre autres sur la richesse de son innovation locale.

Description de l’événement :
Le 14 décembre 2010, 150 participants se sont réunis au Centre des Congrès de Québec pour tenter d’apporter des solutions aux problématiques complexes soumises par neuf entreprises québécoises. Québec : une région en mode Solutions se voulait être non seulement un lieu de partage et de cocréation de nouvelles solutions, mais également de laboratoire pour expérimenter la mise en œuvre de l'innovation ouverte. Cet événement était ouvert à tous et a été la première initiative en matière d’innovation ouverte au Québec.
 
Voici les 9 entreprises et leurs problématiques :
  • Aluminerie Alouette : Autonomie énergétique pour des équipements industriels.
  • Kruger Inc. : Trouver des applications novatrices utilisant nos coucheuses hors ligne à l'usine de Trois-Rivières.
  • Stéris Canada : Système efficace, écologiquement viable et économique pour refroidir l’air chaud et humide sortant d’un laveur d’instruments chirurgicaux.
  • Stéris Canada : Identification de la meilleure technologie, à faible coût, de sertissage de boyaux flexibles résistants à  des  écarts  de  température  de  150 o F,  des  écarts  de pression de 100psig et ne requérant aucun ajustement ou serrage une fois installé.
  • DMR   (Division   Fujitsu) :   Réseaux   de   senseurs   pour   l’analyse   des   phénomènes dynamiques et complexes : Défis et perspectives.
  • Groupe   Environnemental   Labrie :   Trouver   une   solution   de   remplacement   aux systèmes hydrauliques dans les camions de collecte de déchets.
  • Silicycle : Classification de particules sphériques mésoporeuses 1-15µm.
  • Living Lab de Montréal : Concevoir un casque urbain intelligent pour les utilisateurs  des vélos urbains.
  • Norbord Inc. : Substitution de la cire dans les panneaux OSB.
  • Photon Etc. : Support motorisé polyvalent pour objectif de caméra.
(Source: Rapport préliminaire, Québec: une région en mode solutions, 2011)
Cet événement a été organisé en parallèle du 3e  Symposium   de   « l’International   Society   for   Professional   Innovation Management » (ISPIM) à Québec du 12 au 15 décembre 2010 qui avait pour thème :  « Managing  the  Art  of  Innovation :  Turning  Concepts  Into  Reality ». Cela a permis d’attirer un nombre important de participants internationaux, ce qui a donné plus de visibilité à l’événement.




Étapes de l’initiative Québec : une région en mode Solutions

1re étape : Appel aux entreprises

Critères de sélection des entreprises
Étant donné qu’il s’agissait d’une première expérience, les organisateurs de la Conférence n’ont pas procédé à un tri sélectif des entreprises. La conférence était ouverte à toutes les entreprises qui ont manifesté leur intérêt. Le coût de soumission du problème de 2000 $ constituait naturellement une barrière à l’entrée, mais cela assurait en même temps que les entreprises inscrites à l’événement prenaient le projet au sérieux. 

2e étape : Diffusion des problèmes

Critères de sélection des problèmes
Les organisateurs ont sélectionné exclusivement les problèmes à caractère technique et ont donc écarté les autres types de problèmes, par exemple les questions concernant le management ou les aspects sociaux dans l’entreprise. Ils ont par ailleurs retenu les problématiques qui pourraient les plus susceptibles de pouvoir bénéficier de l’innovation ouverte, écartant de ce fait les problèmes nécessitant des solutions trop complexes. À l’avenir, le comité organisateur est ouvert à élargir le champ des problématiques vers d’autres domaines, par exemple les problèmes au niveau social au sein des entreprises. Des pourparlers sont actuellement en cours pour organiser une conférence semblable à celle de Québec : une région en mode Solutions en Europe, qui inclurait les problématiques touchant le management dans les entreprises.
         
       Définition des problèmes 
L’IDTEQ a nommé un « ambassadeur » par problème, pour aider chaque entreprise à bien définir sa problématique.

3e étape : Recherche et sélection de participants

      Provenance des participants
Le comité organisateur de l’événement a utilisé le réseau de contacts de l’IDTEQ pour trouver et solliciter des participants. Le but était de trouver les meilleurs solvers potentiels pour chaque problème. L’utilisation de médias sociaux a également permis de rejoindre un plus grand nombre de participants potentiels.














(Source: Rapport préliminaire - Québec: une région en mode Solutions)

      Critères de sélection des participants
L’événement était ouvert à tous. L’idée était vraiment d’attirer le plus grand nombre de gens, provenant de divers milieux. Bien entendu, le coût d’inscription de 200$ constituait une barrière naturelle à la participation, mais garantissait en même temps que les gens inscrits à l’événement soient réellement motivés à y participer.

4e étape : L'événement - Chercher des solutions aux problématiques par la cocréation.

Déroulement de l’événement











































Source: www.quebec-solutions.com


La Zone Laboratoire
Les problématiques ont été traitées dans la Zone laboratoire. Chaque problématique s’est vue allouer un espace distinct dans cette zone, et chaque espace comprenait quatre tables de travail. Cela a permis à chaque problématique d’être traitée en sous-groupes.

Processus de sélection des idées.
Il n’y a pas eu de processus clairement défini pour transformer les idées en solutions. Le processus de sélection des idées s’effectuait à la discrétion de chaque entreprise, et donc dépendait de chaque laboratoire. Dans l’exécution, les participants de chaque laboratoire étaient censés se déplacer parmi les groupes pour avoir une idée d’ensemble des idées qui y circulaient. En réalité, il était difficile de suivre un cadre prédéfini, car l’idée derrière cet exercice de l’innovation ouverte était de donner la liberté aux participants. Ainsi, il est arrivé dans certains laboratoires que les participants se soient regroupés en un seul grand groupe. En s’apercevant que plusieurs éléments de leur problématique et des idées proposées convergeaient, DMR et Living Lab ont décidé de fusionner et de créer une grande table de discussion commune avec les participants de leur laboratoire respectif.
La précision des problèmes à résoudre a permis de délimiter le cadre d’idées possibles. La création de solution s’est effectuée dans une logique de convergence. À la suite de discussions initiales dans lesquelles les idées ont été proposées par les participants, les groupes devaient sélectionner 2-3 bonnes idées qui allaient dans le même sens. Suite à ce tri, les groupes pouvaient commencer à approfondir leurs idées. Il y avait un responsable par laboratoire qui agissait à titre de modérateur et qui s’assurait de la retranscription et de la cohérence des idées formulées.
La décision finale revenait toutefois à l’entreprise. Le représentant de l’entreprise pouvait choisir quelles idées lui semblaient les plus intéressantes et lesquelles il voulait approfondir davantage.




Twitter : un outil de communication
La Conférence a reçu l’apport d’idées externes, par le biais de Twitter. Un écran géant a été installé dans le milieu de la salle, ainsi qu’un ordinateur par laboratoire, permettant aux participants de soumettre certaines questions aux internautes et pouvoir bénéficier de leurs contributions.
Pourquoi l’innovation ouverte ?
  • Une conférence de ce type offre de meilleures opportunités de réseautage et de collaboration entre seekers et solvers.
  • Les interactions directes et le travail collaboratif permettent d’augmenter la  perception d’égalité et de confiance chez les participants, qui est un élément essentiel du règlement de problèmes
  • Lieu d’expérimentation de l’innovation ouverte pour les compagnies.
  • Rayonnement international
  • Les entreprises ressentaient le besoin de sortir de leur paradigme pour régler leurs problèmes
  • Plusieurs problèmes nécessitent des expertises multidisciplinaires

Bénéfices de cette conférence:


- Pour les entreprises :
  •         « This event provided answers never imagined before ».
  •      Réseautage en dehors de leur réseau original
o   Accès à des clients potentiels
o   Création d’une communauté d’innovation
  •  Meilleure compréhension de leur propre problème
  •  Meilleure visibilité
  •  Accélération de leur processus d’innovation
- Pour les participants :
  • Meilleure visibilité auprès des entreprises et des centres de R&D
  • Contact avec les vrais problèmes de l’industrie
  • Opportunité de réseautage
- Pour la communauté :
  • Laboratoire d’expérimentation de l’innovation ouverte
  • Développement d’un esprit d’innovation collective.


Un exemple de problématique proposée:
Le concept de Living Lab


Un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « grandeur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sortir la recherche des laboratoires pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique sur les usages potentiels de ces technologies. Tout cela se passe en coopération entre des collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs potentiels. Il s'agit de favoriser l'innovation ouverte, partager les réseaux et impliquer les utilisateurs dès le début de la conception.


Living lab Montréal 

Le Living Lab de Montréal est né dans le cadre du projet de recherche international Responsive City qui vise à mieux comprendre l'utilisation des ressources partagées par les citoyens des villes. Cet organisme à but non lucratif fut fondé par Louise Guay et Claude Faribault. 

Par ce type de plateforme interactive, tous les grands enjeux de développement de la vie urbaine sont discutés ouvertement par des citoyens venus de tous les horizons. Ce projet utilise le principe du Web 2.0 qui fait partie intégrante de la nouvelle trame urbaine. Les conséquences de son intégration dans notre quotidien est de transformer la ville en paysage d'information et les citoyens en agents interactifs.

Le Living Lab de Montréal se définit comme un centre de cocréation et d'innovation ouverte permettant la collaboration des communautés. Les acteurs ciblés par ce projet sont les citoyens, les chercheurs, les créateurs, les usagers, les entrepreneurs et les décideurs publics, privés et parapublics intéressés par le rôle du web 2.0 et des réseaux sociaux dans le développement de la ville d'aujourd'hui. 

Sa mission est d'accueillir des projets innovateurs dans le domaine des systèmes complexes et de créer les conditions favorisant la collaboration entre ses membres partenaires. 


Le Living lab de Montréal repose s'inspire de ces trois concepts:

Écosystème d’innovation ouverte
Exploration, expérimentation et évaluation des idées innovatrices, scénarios, concepts et technologies dans un contexte d’utilisation réelle impliquant des communautés d’usagers.

Centré sur l’usager
Approche de cocréation intégrant la recherche et les processus d’innovation.

Partenariat Public-Privé-Citoyens
Permets d’évaluer la performance globale d’un produit ou service durant toutes les étapes de son cycle de vie, de sa conception initiale au recyclage final, et son adoption possible par les usagers
source: Bill Mitchell http://livinglabs.mit.edu/

Exemple de projet: Cocréation Casque Urbain Intelligent



     Comment imaginez-vous un casque urbain intelligent qui soit pratique et capable de répondre parfaitement à vos besoins personnels, mais qui soit aussi adapté à tous les autres Bixistes et qui soit facilement disponible lorsque vous empruntez un vélo Bixi?

    En posant cette question, Living Lab Montréal souhaite créer un échange d’idées sous forme de questionnaire qui va se centraliser sur les enjeux à relever pour créer le « parfait » casque urbain et des options pour rendre ce casque intelligent. Ce projet d'innovation ouverte au travers le living lab Montréal sollicite les idées des citoyens. Mais attention, certains enjeux doivent être pris en compte et des pistes de réflexion sont proposées. 

    Description des enjeux

    Les enjeux agissent comme des paramètres de contrôle afin de diriger le répondant vers les réels besoins du projet d'innovation. Pour les gestionnaires, ce sont aussi des couches de validation afin d'aider à trier les réponses.

    Le premier enjeu : l’hygiène
    Il faut ici répondre à la problématique d’un casque qui est disponible pour tout le monde et qui donc va passer de tête en tête. Quelles solutions peuvent régler le problème d'hygiène?
     
    Le deuxième enjeu : la solidité
    Il faut ici répondre à la problématique d’un casque qui va être résistant au choc en cas d’accident et qui répond aux normes de sécurité des transports. 

    Le troisième enjeu : l’adaptabilité
    Il faut ici répondre à la problématique d’un casque qui peut s’adapter à tout le monde autant en ce qui concerne la taille, mais aussi en ce qui concerne le look extérieur. 



    Matière à réflexion

    Encore une fois, cette partie aide le répondant à trouver des pistes de solutions en le faisant réfléchir sur certains aspects utilitaires du casque en proposant d'autres problématiques.

    Les outils intelligents
    Il faut ici envisager de lister les options technologiques, les appareils électroniques, les applications, les services que ce casque pourrait rendre à la société. 

    L’utilisation/La distribution
    Il s’agit d’imaginer comment ce casque pourrait être facilement mis à disposition pour une utilisation aussi pratique que la location de votre Bixi.